samedi 7 juin 2008

Soyez branchés au monde

la France et l'Italie à l'honneur au Festival de Cannes



La France et l'Italie ont été particulièrement gâtées par le jury du 61e Festival de Cannes, tandis que les prix d'interprétation honorent un cinéma d'expression hispanophone et lusophone. Vingt et un ans après Maurice Pialat, qui a remporté la Palme d'or en 1987 avec "Sous le Soleil de Satan", Laurent Cantet et "Entre les murs", son long métrage de fiction à l'allure de documentaire retraçant une année scolaire dans le collège Françoise Dolto à Paris, reçoivent à leur tour la récompense suprême.
Le président du jury Sean Penn a souligné que la décision avait été unanime. Nicolas Sarkozy a immédiatement exprimé "sa joie et sa satisfaction" après le verdict du jury, il salue la façon dont "avec tact et finesse, Laurent Cantet montre les difficultés de l'école dans la France d'aujourd'hui mais aussi les efforts, les espoirs et les réussites des professeurs dont l'engagement au service des élèves forme la trame du film". Pour Laurent Cantet, entouré de la totalité des adolescents du film et accompagné par François Bégaudeau, l'auteur du roman éponyme qui interprète le professeur, le long métrage "devait ressembler à la société française, être multiple, très foisonnant, complexe".
A une journaliste qui lui faisait remarquer, lors de la conférence de presse des lauréats, que certains critiques avaient jugé son film trop "franco-français", Cantet a dit que son sujet n'avait rien d'étroitement hexagonal.
"Moi, je ne suis pas si surpris que parler de l'école intéresse le monde entier. Je pense que les questions sont les mêmes quel que soit le pays où on se trouve", a-t-il dit. "On a senti que, pendant les projections, la façon dont on
racontait cette histoire était partageable". François Bégaudeau a lui, estimé que le long métrage était "essentiellement un film à l'usage des adultes". Il a stigmatisé ceux qui tiennent "un discours sur la jeunesse qui est vieux comme le monde... Tous les gens qui prétendent juger la jeunesse, ça leur fera du bien de prendre des nouvelles de la jeunesse". Toutefois, la critique française n'avait apparemment pas été très impressionnée, au vu de l'édition quotidienne du Film français de samedi, qui donnait toujours pour favori "Un conte de Noël".
Le film d'Arnaud Desplechin a été indirectement distingué par le Prix spécial attribué à Catherine Deneuve, l'une de ses interprètes, et à Clint Eastwood, qui présentait en compétition "L'Echange". Le jury a été également unanime pour décerner le Prix d'interprétation masculine à Benicio del Toro, acteur né à Porto Rico et qui campe Ernesto "Che" Guevarra, long métrage fleuve de Steven Soderbergh en deux parties et tourné en espagnol. Benicio a dédié son prix au Che lui-même. Sandra Corveloni, comédienne brésilienne qui jouait pour la première fois dans un long métrage, obtient le Prix d'interprétation féminine pour sa prestation dans "Linha de Passe", de Walter Salles et Daniela Thomas.
L'Italie présentait deux films en compétition et les deux repartent avec une récompense. Le Grand Prix, distinction qui, en importance, se situe juste après la Palme d'or, revient à "Gomorra", chronique violente et sans fioritures de la Camorra, mise en scène par Matteo Garrone.


Photo- http://fr.news.yahoo.com/

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